Journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains, tou·tes concerné·es
Ce 30 juillet, c’est la journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. Quand les personnes sont amenées à quitter leur pays, elles sont particulièrement victimes de ce type d’exploitation. Saviez-vous d’ailleurs que la traite des êtres humains était aussi présente en Belgique ?
La traite des êtres humains, qu’est-ce que c’est exactement ?
La traite des êtres humains c’est l’exploitation criminelle de femmes, d’hommes et d’enfants à des fins diverses, incluant :
- Le travail forcé
- L’esclavage
- L’exploitation dans la mendicité
- Le prélèvement d’organes (lié au trafic d’organes)
- L’obligation de commettre un crime/délit contre son gré
- L’exploitation sexuelle & pornographique
Ce phénomène est souvent lié à une exploitation économique ou à la criminalité organisée. Les personnes exploitées sont recrutées, transportées, hébergées ou accueillies par contrainte suite à :
- Une menace ou un recours à la force
- Un enlèvement
- Une fraude
- Un abus d’autorité/profit d’une situation de vulnérabilité
- L’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages
La traite des êtres humains est à distinguer du trafic d’êtres humains, c’est-à-dire du fait de tirer directement ou indirectement un avantage financier ou matériel en assurant l’entrée d’une personne sans papiers dans un état.
La migration et la traite des êtres humains
Chaque année, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont victimes de la traite des êtres humains. Tous les états sont affectés par la traite des êtres humains. Pourtant, peu de ces criminels sont jugés et la plupart des victimes ne seront pas identifiées.
A différentes étapes de leur parcours migratoires, femmes, hommes et enfants peuvent être victimes de traite d’êtres humains.
- Dans leur pays d’origine
Entre autres, les conflits armés augmentent la vulnérabilité face à la traite des êtres humains. En effet, le manque de moyens pour lutter contre la criminalité permet aux trafiquants de gagner du terrain. D’autant plus que la population civile manque d’accès aux besoins de base. Cela amène les groupes armés à exploiter des civils. Par exemple, des groupes armés recrutent des enfants pour du travail forcé en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Les groupes armés peuvent financer leur activité, utiliser l’exploitation comme la démonstration d’une dominance territoriale, terroriser les populations locales, exploiter des esclaves sexuelles pour attirer des nouvelles recrues.
- En transit
Les groupes armés n’exploitent pas seulement les civils mais aussi les populations déplacées.Par exemple, dans certains camps de migrants du Moyen-Orient, des filles et des jeunes femmes ont été enlevées et sont devenues des victimes d’exploitation sexuelle dans les pays voisins.
Dans des conditions socio-économiques précaires et face à la vulnérabilité, les personnes échappant au conflit sont susceptibles d’accepter certaines modalités de voyages critiques, une offre de travail frauduleuse ou encore une demande en mariage menant à des situations d’exploitations.
- Dans leur pays d’accueil
La forme d’exploitation la plus répandue en Europe est l’exploitation sexuelle. En Belgique, le travail forcé est cependant plus important, à titre d’exemple, dans le secteur des transports ou dans l’Horeca.
La traite des êtres humains, partie du récit migratoire
Dans de nombreux témoignages relatifs aux parcours migratoires, les personnes font part d’une expérience indirecte ou directe de traite des êtres humains.
La vie en Turquie était très difficile. Nous étions obligés de travailler comme des esclaves pour avoir juste assez d’argent pour manger et dormir. Moi, je voulais recommencer ma vie, étudier et vivre comme une personne normale qui a des rêves. J’ai travaillé 14 heures par jour en Turquie y compris le week-end. Mes rêves ont commencé à s’estomper. Pour toutes ces raisons, j’ai pensé à planifier mon départ pour l’Europe.
Retrouvez le témoignage complet de ce candidat réfugié syrien
Actions de la Croix-Rouge
Le Comité international de la Croix-Rouge a développé un plan spécifique contre l’exploitation sexuelle. Ce plan a pour but de donner et faciliter l’accès à des services de santé appropriés et à des services de base, de s’engager dans un dialogue neutre et confidentiel avec les autorités locales et de limiter les risques de violence sexuelle en détention.
Dans nos centres d’accueil pour demandeurs de protection internationale, nous tentons de protéger au mieux les personnes victimes de traite des êtres humains. Les personnes identifiées sont orientées vers des institutions belges : Pag-asa, Payoke et Sürya, où elles seront protégées et suivront une procédure spécifique à la Belgique en coopération avec les autorités.
Source : UNODC, Myria