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L’accueil et la migration

Être une femme migrante en 2020

La Journée internationale des droits des femmes, ce 8 mars 2020, est une occasion de parler des discriminations et violences faites aux femmes migrantes. Dans leur pays d’origine, durant leur trajet migratoire, et/ou dans le pays qui les accueille, beaucoup sont victimes de violences de genre.

Les femmes représentent aujourd’hui environ la moitié des personnes migrantes de par le monde. Si certaines se déplacent pour des raisons familiales ou économiques, d’autres fuient des violences subies « parce qu’elles sont femmes », exercées au sein de la famille ou dans la sphère publique, dans un contexte de guerre ou en temps de paix.

Des persécutions à chaque étape du parcours migratoire

Quitter son pays pour s’établir ailleurs dans le monde est bien souvent, synonyme de risques, de violences, de peur, de difficultés extrêmes et parfois même de mort, tant pour les hommes que pour les femmes.

Toutefois, force est de constater que les femmes connaissent des parcours migratoires spécifiques. En raison de leur statut de femme, elles peuvent être amenées à faire face à des discriminations et à des violences, à différents moments de leur trajectoire.

  • Dans le pays d’origine: viol comme arme de guerre, exploitation sexuelle, accès limité à l’éducation et à des soins de santé adaptés, mariages forcés, violences conjugales, mutilations génitales féminines, violences liées à l’« honneur », etc.

Ces discriminations peuvent constituer des motifs spécifiques de migration chez les femmes.

  • Sur les routes migratoires: prostitution forcée, agressions sexuelles, abus de passeurs ou d’agents de douane, manque d’intimité et d’accès à des produits sanitaires de bases.
  • Dans le pays d’accueil : (sentiment d’) insécurité dans et autour des centres, d’accueil, harcèlement et agressions sexuels.

Subir des violences parce que l’on est une femme: un motif de protection internationale ?

La Convention de Genève, grâce à des critères précis, détermine qui peut prétendre à un statut de réfugié : toute personne qui « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ».

Les violences de genre ne font pas partie des critères. Cependant, il est possible pour une femme d’être reconnue réfugiée si elle démontre des craintes fondées de persécution en raison de son appartenance au groupe social que constituent les femmes.

En outre, l’Europe souhaite prévenir et lutter contre la violence à l’égard des femmes et des violences domestiques. En Belgique, une loi est en vigueur depuis juillet 2016 qui « contraint l’Etat à porter une attention et à mettre en place des mesures visant à prévenir les violences basées sur le genre et à prendre en charge les victimes. »

La Croix-Rouge de Belgique accueille spécifiquement les femmes demandeuses d’asile victimes de violences de genre en leur proposant un accompagnement adapté au centre d’accueil Yvoir « Pierre Bleue ». Pour plus d’info, cliquez ici.