Ils et elles ont tout quitté pour se reconstruire en Belgique : portraits de réfugié·es qui rebâtissent leur avenir

Le 20 juin, c’est la Journée Mondiale des Réfugiés. Cette journée a été désignée par les Nations Unies pour rendre hommage aux réfugiés du monde en entier et rappeler l’importance de l’accueil. Une belle occasion de mettre en lumière les personnes que la Croix-Rouge accueille dans ses 29 centres en faisant rayonner leur parcours, leur histoire et leur résilience, mais aussi en organisant des évènements permettant à toutes et tous de venir à leur rencontre pour mieux comprendre leur réalité.

Yasmin a fui la guerre et reconstruit sa vie en chocolat

Yasmin était la première cheffe chocolatière de Palestine. Elle est aujourd’hui demandeuse de protection internationale en Belgique et vit au centre d’accueil Croix-Rouge de Natoye avec ses deux filles.

« J’ai étudié la comptabilité à l’université. Mais personne ne savait faire du chocolat à Gaza », raconte-t-elle. Faute de visa, elle débute par des formations en ligne. Le hasard d’une rencontre avec le consul de Belgique lui ouvre finalement les portes d’un stage intensif à Anvers. Pendant deux semaines, dix heures par jour, elle apprend tous les secrets du cacao.

De retour en Palestine, elle développe « Boon », un atelier artisanal qui compte 12 employés. Elle fournit réceptions et événements, et ses créations commencent même à s’exporter vers la Grande-Bretagne et le Canada. L’entreprise prospère, jusqu’au déclenchement du conflit en octobre 2023.

En 2024, elle n’a d’autre choix que de fuir pour protéger ses enfants. « La Belgique était le seul pays où je voulais aller. C’est le pays qui m’a permis de devenir qui je suis. »

Aujourd’hui, Yasmin réside au centre de Natoye et attend une réponse à sa demande d’asile. Mais elle n’a pas renoncé à son rêve. Deux fois par semaine, elle prend trois trains pour se rendre à Anvers et continuer à se former. Elle n’a qu’un seul souhait : qu’un chocolatier belge lui donne sa chance… Ses filles rêvent de suivre les traces de leur mère en se formant à la boulangerie.

Bassir s’est formé pour devenir brancardier

Bassir a quitté la Guinée en 2021. Après plusieurs mois, il est arrivé en Belgique et réside à présent au centre Croix-Rouge d’Yvoir « Le Bocq » le temps de sa procédure de demande de protection internationale.

En Guinée, il a commencé à travailler vers 12 ans avec son papa dans un petit commerce. Il ne connaissait donc rien au métier de brancardier qu’il exerce aujourd’hui à Dinant.

Bassir a commencé sa formation de brancardier en septembre 2024 : il y avait 3 mois de cours théoriques et 3 mois de stage. Il a effectué ses stages à Liège et à Namur, et a un contrat de remplacement depuis mars dernier à Dinant. « C’était important de me former. Ça m’a apporté une ouverture aux autres, la rencontre, une expérience supplémentaire, ça me permet de m’intégrer en Belgique. »

Il aime ce métier mais aimerait aussi pouvoir évoluer dans le futur. Le souhait de Bassir est d’avoir une maison et de fonder une famille en Belgique.

Des milliers de parcours à reconstruire

Comme Yasmin et Bassir, ils et elles sont arrivés en Belgique avec peu de bagages sinon leur courage et leur histoire et le désir immense de tout reconstruire ailleurs. 

Dans un centre d’accueil Croix-Rouge, à Natoye, Yvoir ou ailleurs, il y a les rires d’enfants, les musiques et cuisines du monde. Mais il y a surtout ces parcours de femmes, d’hommes et d’enfants qui ont tout laissé derrière eux pour fuir la guerre, les persécutions ou la misère. En 2024, 15.665 personnes ont été accueillies dans les 29 centres Croix-Rouge en Wallonie et à Bruxelles, dont plus de 3.000 enfants, souvent marqués à jamais.

Ils et elles ont tout quitté pour se reconstruire en Belgique. Se reconstruire, c’est aussi se former, apprendre, se projeter. Réapprendre un métier, une langue, une culture… et retrouver sa dignité.

En 2024, ce sont quelque 3.500 personnes qui ont suivi un parcours de formation dans le réseau Croix-Rouge :

• Plus de 2.500 personnes ont suivi la formation « Bonjour Belgique » ;
• Environ 250 personnes ont suivi des cours des français ;
• Une centaine de personnes ont été admises dans des formations qualifiantes, par exemple de caissier ou caissière, de restaurateur ou de soudeur ;
• Près de 200 jeunes de 14 à 18 ans ont été sensibilisés à la citoyenneté belge dans le cadre de « Belgique Mode d’Emploi ».

Des évènements festifs invitant à la rencontre

Nombreux sont les centres d’accueil qui organisent des évènements autour de la Journée Mondiale des Réfugiés. Des compétitions sportives aux repas du monde, en passant par des soirées artistiques, il y en a pour tous les goûts… Il y a cependant des points communs à toutes ces manifestations : une mise à l’honneur de la diversité et de la rencontre avec les personnes résidant dans nos centres, le tout avec une bonne dose de joie et de bonne humeur !

Les 29 centres d’accueil de la Croix-Rouge sont répartis dans toute la Wallonie et à Bruxelles. Consultez sans attendre la page Facebook du centre proche de chez vous pour savoir ce qu’il organise à cette occasion !