7 préjugés sur la migration : démêler le vrai du faux
La question de la migration fait régulièrement l’objet de débats. En parallèle, de nombreux préjugés et idées reçues persistent. Ces croyances faussées trouvent parfois leur origine dans une méconnaissance des chiffres, des procédures en place ou encore des réalités des personnes migrantes et demandeuses de protection internationale.
Pour vous permettre de mieux comprendre ces enjeux, voici 7 idées reçues courantes sur la migration en Belgique, confrontées aux réalités actuelles.
« L’Europe est la principale destination des personnes déplacées de force. »
Moins de 8% de ces personnes migrantes sont accueillies en Europe. En avril 2024, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 120 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde, notamment en raison des conflits. Ces personnes sont en grande majorité (70 millions) déplacées à l’intérieur même de leur pays d’origine ou dans un pays limitrophe.
« La Belgique fait face à une énorme vague migratoire. »
En Belgique, 35.000 personnes ont introduit une demande d’asile en 2023. Comparé à la population belge, cela représente 0,3%. Parmi ces 35.000 personnes, près de la moitié sont des familles ou des femmes isolées et 10% sont mineurs étrangers non accompagnés (MeNA).
« Les demandeurs de protection internationale reçoivent un soutien financier. »
La Belgique ne donne pas de soutien financier aux demandeurs d’une protection internationale. L’aide du gouvernement belge est seulement “matérielle” (accueil et nourriture). Seul un peu d’argent de poche est distribué une fois par semaine, à hauteur de 9,70 € pour un adulte. Dans certains centres d’accueil, ils peuvent recevoir un peu plus d’argent en échange de petits travaux.
Ils peuvent également, 4 mois après l’introduction de leur demande de protection et sous certaines conditions, travailler en toute légalité en Belgique le temps de leur procédure. Quand c’est le cas, ils reversent une partie de leur revenu en contrepartie l’accueil (hébergement, nourriture, etc.).
« Les centres d’accueil de la Croix-Rouge contiennent une salle de prière.«
La pratique religieuse relève de la sphère privée. Selon son principe de Neutralité, la Croix-Rouge de Belgique ne prévoit donc pas de lieu spécifique dans ses centres d’accueil. Les résidents ont la possibilité individuelle de prier dans leur chambre, ou de fréquenter des lieux de culte à l’extérieur des centres.
« La majorité des demandes d’asile sont acceptées. »
Le taux de reconnaissance du statut de réfugié ou de la protection subsidiaire est variable d’une année à l’autre. En 2023, dans 43,5 % des décisions finales, le Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) a considéré que les personnes demandeuses avaient effectivement besoin d’une protection.
« Les enfants séjournant dans les centres d’accueil ne vont pas à l’école. »
Les enfants de moins de 18 ans résidant dans les centres sont soumis à l’obligation scolaire au même titre que les enfants belges. Dans certaines écoles, il existe des classes DASPA (Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants) pour les aider à apprendre le français, néerlandais ou allemand en vue de pouvoir s’intégrer le plus rapidement possible dans les classes.
« Les mots « demandeur de protection internationale» et « migrant » désignent la même chose.«
Un demandeur de protection internationale, aussi appelé demandeur d’asile, est une personne qui a quitté son pays et demande refuge dans un autre. Afin de déterminer si la personne a des raisons de craindre d’être persécutée dans son pays, sa demande est examinée au Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA). A l’issue de l’instruction de son dossier, soit elle est reconnue réfugiée, soit sa demande est refusée. Durant sa procédure, elle est titulaire d’un titre de séjour valable sur le territoire et a le droit à l’accueil, tel que proposé par les centres Croix-Rouge.
Il n’existe aucune définition reconnue au plan international du terme de « migrant·e ». La Fédération Internationale de la Croix-Rouge décrit les migrant·e·s comme des personnes qui quittent ou fuient leur lieu de résidence habituel pour se rendre ailleurs – à l’étranger ou au sein de leur propre pays – en quête de possibilités ou de perspectives meilleures et/ou plus sûres.
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