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L’accueil et la migration
09.08.2024 |

JO de Paris: une première médaille historique pour l'équipe des réfugiés

L’émotion est telle que Cindy Ngamba saute littéralement de joie sur le ring à l’annonce des résultats : la boxeuse vient de décrocher sa toute première médaille olympique. Une première historique pour elle, mais aussi pour l’équipe des réfugiés dont elle fait partie.

Elle est entrée dans l’histoire ce jeudi et elle compte bien y rester : la boxeuse Cindy Ngamba a décroché la médaille de bronze dans la catégorie -75kg.

Depuis deux semaines, Paris vibre au rythme des Jeux Olympiques. Et parmi les délégations participantes figurent celle des réfugiés, spécialement créée pour les sportifs ayant fui leur pays.

En réponse à la crise des réfugiés de 2015, le Comité International Olympique (CIO) avait annoncé la formation d’une équipe de réfugiés dans le but d’envoyer un message fort de solidarité et d’espoir pour les réfugiés du monde entier. Après Rio en 2016 et Tokyo en 2020, l’équipe prend part à ses 3ème jeux olympiques à Paris cet été.

Une détermination à toute épreuve

Si les athlètes doivent non seulement maintenir des niveaux d’entraînement et de performance élevés, ils doivent aussi gérer les incertitudes liées à leur statut de réfugié.

Pour Cindy Ngamba, arrivée au Royaume-Uni à l’âge de 10 ans, le parcours n’a pas été facile. Ne maîtrisant pas l’anglais et peinant à s’adapter au climat, la jeune fille souffre de harcèlement scolaire en raison de son surpoids.

« Au Cameroun, j’étais une enfant extravertie, joyeuse et pleine de vie. Mais en arrivant en Angleterre, je suis devenue plus introvertie, probablement à cause de la barrière linguistique », a-t-elle confié à l’AFP.

Elle se tourne alors vers le sport, encouragée par son frère, et rejoint un club de boxe à 15 ans. Alors qu’elle commence à briller dans sa carrière sportive, Cindy Ngamba obtient le statut de réfugiée au Royaume-Uni en raison de son orientation sexuelle et de la répression de l’homosexualité dans son pays d’origine.

En dépit de ses excellentes performances, les démarches pour représenter la Grande-Bretagne à l’international n’ont pas abouti. Bien qu’elle s’entraîne régulièrement avec l’équipe britannique, elle n’a pas pu participer aux Jeux olympiques sous les couleurs du Royaume-Uni en raison de l’absence de nationalité britannique.

Malgré ces défis, sa médaille témoigne de son inébranlable détermination.

« Cela représente tellement pour moi d’être la première réfugiée à gagner une médaille », avait-elle commenté après sa victoire en quarts de finale.

Une aide du Comité olympique

Au vu des obstacles rencontrés, le CIO et ses partenaires travaillent sans relâche pour offrir à ces athlètes déplacés les meilleures conditions possibles grâce à un programme spécifiquement créé pour eux.

Celui-ci offre un soutien financier, un accès à des installations d’entraînement de haute qualité et l’assistance de coachs expérimentés. Une soixantaine de réfugiés ont pu bénéficier de cette bourse et 37 d’entre eux ont été sélectionnés pour concourir à Paris dans 12 disciplines différentes.

Un impact positif double

La participation de l’équipe des réfugiés aux Jeux Olympiques a un impact considérable, non seulement sur les athlètes eux-mêmes, mais aussi sur la perception mondiale des réfugiés. 

Ces athlètes inspirent le monde et rappellent l’importance de la solidarité et de l’inclusion. C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’une équipe paralympique a été formée, dont les huit membres bénéficient également du statut de réfugié.

Alors que le monde célèbre l’esprit olympique à Paris, l’équipe des réfugiés nous rappelle que les valeurs d’excellence, de respect et de camaraderie sont universelles et que chaque individu, quelle que soit son origine, mérite une chance de réaliser ses rêves.