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L’accueil et la migration

La piscine pour toutes, un plus pour les femmes accueillies dans nos centres

La piscine pour toutes

Les demandeuses de protection internationale accueillies dans les centres Croix-Rouge ont bien souvent un parcours marqué par des violences, notamment de genre. Ce 25 novembre, journée contre les violences faites aux femmes, est l’occasion de mettre en avant une des nombreuses activités proposées aux femmes résidant dans nos centres d’accueil pour leur permettre de prendre conscience des discriminations liées aux genre et évoluer vers davantage d’autonomie : la piscine pour toutes.

Avoir la possibilité de profiter d’une piscine uniquement réservée aux femmes, pour certaines demandeuses de protection internationale, c’est le rêve ! Un rêve que le centre Croix-Rouge d’Yvoir « Pierre Bleue » a pu réaliser en privatisant la piscine du collège de Godinne et en invitant les femmes qui vivent dans la région et qui souhaitent partager un moment convivial, plusieurs fois pendant l’année. Une activité qui a également pour objectif l’inclusion des résidentes du centre au sein de la commune où elles vivent.

Certaines femmes ne désirent pas se rendre dans des piscines publiques pour des raisons éthiques, religieuses, médicales ou physiques : elles ne souhaitent pas être confrontées au regard des autres, notamment en maillot de bain. Nombre de femmes migrantes ont été victimes de violences de genre : mariage forcé, violences conjugales et intrafamiliales, exploitation sexuelle ou encore excision. Ceci les rend d’autant plus susceptibles d’éviter d’être confrontées au regard des hommes.

Pour certaines provenant de régions du monde où il existe encore davantage de tabous sur le corps féminin, être dévêtues en présence d’hommes peut être source d’insécurité, de craintes de discrimination, de critiques, de rejet. En Belgique également, certaines femmes peuvent avoir beaucoup de complexes liés à la pression esthétique.

Témoignages

Au-delà de l’aspect lié au corps, pour certaines femmes ayant fui leur pays, le rapport à l’eau est problématique, car il peut être lié à la trajectoire migratoire au cours de laquelle elles ont été obligées de naviguer sur de petits zodiacs pour traverser la mer, se sentant d’autant plus en insécurité que la majorité ne savent pas nager ou ont été témoin d’évènements traumatisants comme la noyade de compatriotes. Passer du temps dans un milieu aquatique et réinvestir cet élément pour reprendre confiance et se sentir progressivement à l’aise leur permet de dépasser cette peur. Avec beaucoup de volonté, certaines femmes se donnent l’objectif d’apprendre à nager et se montrent très assidues.

Au centre « Pierre Bleue », les activités à la piscine font partie du « Projet genre », mettant l’accent sur les discriminations liées au genre et permettant à notre public de prendre conscience de cette réalité, en leur donnant les outils pour évoluer vers davantage d’autonomie. À la suite du centre d’Yvoir « Pierre Bleue », le centre de Sainte-Ode a également mis cette activité sur pied, qui remporte un réel engouement auprès de son public féminin.