Témoignage : Waly, demandeur d'asile engagé
Depuis 2014, une loi permet aux personnes étrangères et aux demandeur·se·s d’asile de faire du volontariat sur le territoire belge. Waly, hébergé au centre Croix-Rouge de Belgrade, était bénévole au home d’Harscamp, près de Namur. Maintenant, il travaille. Il nous raconte son aventure.
Que faisais-tu exactement au home ?
« On faisait des activités comme des jeux de société. On faisait aussi de l’actualité. (…) On prenait les journaux et on lisait les actualités qui sont intéressantes. (…) Il y avait aussi le sport. On faisait tous la gym. Il y a des jours aussi où l’on faisait de la musique, on leur apprenait des anciennes musiques ».
« Et le dimanche aussi, on allait les chercher dans les chambres. (…) Et on les amenait, on avait un petit local. (…) On les prenait, ils mangeaient et on discutait un peu. Et après, on les emmenait dans leur chambre. Il y avait aussi la messe. (…) Moi je suis musulman [mais] il faut aider les gens aussi à respecter leur religion. Je les aidais à descendre à la salle pour faire leurs prières et les ramenais dans la chambre ».
Comment cela s’est-il passé au début ?
« Au début c’était [difficile] de s’intégrer. Quand tu es nouveau dans un milieu où tu ne connais pas les gens, c’est difficile. Les résidents aussi mais à force d’y aller, de parler… Maintenant c’est agréable et ils veulent que tu sois là tout le temps ».
Et tu arrives à identifier ce que toi ça t’apportait de faire du volontariat ?
« Ce que ça m’a apporté c’est des connaissances sur le home. Je ne savais pas ce qu’il se passait dans un home. Je ne savais pas comment les gens vivaient etc… J’ai appris ça, j’ai eu des nouveaux contacts. J’ai appris le métier d’aide-soignant, comment elles faisaient. C’est grâce à ça que j’ai voulu faire un test pour être aide-soignant mais je n’ai pas réussi parce qu’on avait dit que le centre allait fermer et du coup, le projet c’est arrêté là. Je n’ai pas pu continuer (…) Je vais essayer de voir si je peux le faire [à nouveau] ».
Lors des premiers jours de volontariat au home, est-ce qu’il y a des choses qui vous ont surpris, pour lesquelles vous n’étiez pas préparé ?
« Oui, il y avait des choses que… Il y avait des personnes âgées. C’était la première fois. Qu’ils ne pouvaient pas manger, qui déliraient… Qui parlaient de choses qu’ils ne savaient pas… C’était impressionnant ».
C’était impressionnant pour toi ? Et dans ton pays d’origine, au Sénégal, il y a des homes ?
« Non, je ne sais pas. Parce que là-bas quand tu vieillis tu restes avec ta famille. C’était choquant pour moi de les voir tout seul. A l’écart de leur famille ».
Quand as-tu arrêté le volontariat ? Avant ou après le confinement ?
« Avant [le confinement]. Parce que je n’avais plus le temps d’y aller mais je les ai informé quand on m’avait proposé le contrat intérimaire, je suis allé leur expliquer. Que je ne voulais pas laisser le volontariat, que si j’avais du temps libre, je viendrais. Ils ont apprécié et m’ont soutenu. Si j’avais le temps, je viendrais et si je n’avais pas le temps non mais après les choses ont évolué et je n’ai plus eu le temps. Mais je leur ai envoyé un mail pour leur expliquer ».
Merci beaucoup d’avoir partagé tout ça avec moi !