Etre infirmier dans un centre d’accueil pour candidat·es réfugié·es, en temps de Coronavirus
Le personnel médical des centres d’accueil pour demandeur·ses d’asile fait partie de ces équipes en première ligne pour limiter les risques de transmission du Covid-19. Jan, infirmier au centre de Rendeux, témoigne de changements dans sa mission quotidienne mais pas de bouleversement.
Des espaces de travail adaptés
Le travail quotidien du bureau médical, le « BM », a dû être adapté face à la propagation du Coronavirus en Belgique. Les centres pouvant accueillir de 80 à 700 résident·es, quel défi, pour les travailleur·ses, de transmettre et de faire respecter les mesures sanitaires gouvernementales au sein de ces espaces collectifs et de promiscuité.
Le personnel soignant de son côté veille à la santé de chacun·e des résident·es. Jan nous raconte ce qui a changé concrètement.
« Il n’y a plus de salle d’attente ; si le résident veut prendre rendez-vous, il le fait à la réception et on reçoit une personne à la fois dans le bureau médical. L’espace est désinfecté régulièrement. Pour ce qui est des visites en chambres, c’est avec des gants et des masques. On prend les précautions prévues. »
Une communication multilingue indispensable
Avec plus de 300 personnes accueillies au centre de Rendeux, parlant des dizaines de langues différentes, difficile de faire passer une information détaillée à tout le monde. C’est pourquoi explication du virus, règles de distanciation et marche à suivre dans et en dehors du centre sont affichées un peu partout dans le centre, tant en français qu’en russe, en dari, en arabe ou en espagnol.
« Il y a peu de difficultés [de compréhension], en général cela se passe très bien. Les gens ont bien compris, se tiennent aux règles », précise Jan.
Bon sens et professionnalisme comme mots d’ordre
Dans l’ensemble, on peut dire que les centres ont su s’adapter rapidement et les gens n’ont pas cédés à la panique :
« Il n’y pas de peurs, des inquiétudes seulement. Tout le monde fait son travail comme il doit le faire ; c’est pour tout le monde la crise. Je dois dire qu’on a vraiment une direction qui nous met à l’aise, cela aide à apaiser la situation pour les résidents, pour l’équipe. Les mesures de la Croix-Rouge et du gouvernement sont bien passées. Maintenant, c’est le bon sens qui est le plus important. »
Au niveau charge de travail, cela s’équilibre aussi. Comme pour les urgences des centres hospitaliers, les résident·es ont bien compris qu’il ne fallait se présenter au bureau médical qu’en cas de problème de santé sérieux.
« On observe plutôt moins de consultations car tous les gens qui venaient pour des petits bobos ne viennent plus, les petits bobos ont disparu !»