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L’accueil et la migration
18.02.2020 |

De nouveaux candidats réfugiés venus d’Amérique Latine

De plus en plus de personnes accueillies dans les centres d’accueil de la Croix-Rouge proviennent d’Amérique centrale et d’Amérique du sud. Si la plupart des ressortissants de ces régions demandent l’asile dans les pays limitrophes de leur pays d’origine ou aux États-Unis, certains décident de rejoindre l’Europe. Mais pour quelles raisons migrent-ils ?

Des motifs économiques…

Plusieurs raisons – souvent intimement liées – poussent la population à quitter son pays. Souvent, les pays d’Amérique du sud ou d’Amérique centrale souffrent d’une mauvaise situation économique héritée du passé, qui défavorise le développement de l’état et est propice à la précarité et aux inégalités :

  • Endettement des états
  • Modèle économique basé sur l’extraction intensive des matières premières, qui a perdu de la valeur
  • Augmentation du coût de la vie
  • Système fiscal faible
  • Manque d’investissement
  • Économie dépendante des compagnies américaines

Par exemple, 42% de la population salvadorienne vit sous le seuil de pauvreté. Ce taux peut atteindre 70% dans certains pays d’Amérique centrale. Malgré un milieu riche en faune et en flore et favorable à l’agriculture, un enfant sur deux souffre de malnutrition au Guatemala.

Mais aussi des raisons sociales et politiques

À ce contexte économique, s’ajoutent des complications sociales et politiques telles que :

  • La persistance de l’oligarchie (pouvoir appartenant à une poignée de personnes provenant de l’élite économique et politique)
  • La corruption
  • Le retour de certains partis d’extrême droite xénophobes depuis 2016
  • L’établissement de régimes autoritaires

Un climat de violence sans précédent

« L’Amérique centrale est la région sans guerre la plus dangereuse du monde selon un rapport de l’ONU »

Ce contexte politique, économique et social a pour conséquence l’établissement d’un climat de violence extrême dans ces régions, à travers la criminalité organisée. Selon l’ONU, l’Amérique centrale constitue d’ailleurs la région sans guerre la plus dangereuse du monde. Certains états n’arrivent pas à contrôler les gangs mafieux, faute de moyens. Au Salvador par exemple, 98% des crimes restent impunis… Une partie importante de la population adhère à des gangs car ceux-ci sont vus comme l’unique ascenseur social ou, parce qu’ils procurent un sentiment d’appartenance. Ces gangs contrôlent les quartiers et menacent les habitants, ce qui crée un climat d’insécurité.

Maria* par exemple, candidate réfugiée accueillie dans le centre d’accueil Croix-Rouge d’ Yvoir Bocq a été contrainte de quitter précipitamment son domicile par peur des gangs. Ceux-ci se rendaient régulièrement chez elle, lui réclamant 100 dollars par mois, soit un tiers de son salaire. Si elle ne leur donnait pas l’argent, ils risquaient de tuer des membres de sa famille.

Ce climat d’insécurité et de violence, le manque d’infrastructures d’accueil dans les pays limitrophes et la restriction de l’accès à l’asile du côté des États-Unis amènent à une migration vers l’Europe.

La Croix-Rouge de Belgique met tout en ordre pour accueillir au mieux ces personnes : cours de français, formations en espagnol, accompagnement juridique et social, etc.

*nom d’emprunt