Quel accompagnement la Croix-Rouge offre-t-elle aux femmes migrantes victimes de violence ?
En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, focus sur l’accueil spécialisé qu’offre la Croix-Rouge aux femmes migrantes les plus vulnérables.
Depuis les années 2000, environ une personne migrante sur deux est une femme. Si certaines migrent pour des raisons familiales ou économiques, d’autres fuient des violences basées sur le genre exercées dans la sphère privée ou publique, dans un contexte de guerre ou en temps de paix. Bien souvent, les violences de genre et discriminations sont présentes à chaque étape du parcours migratoire dans le pays d’origine, sur les « routes migratoires » et dans le pays d’accueil : viol comme arme de guerre, violences conjugales, mutilations génitales féminines, exploitation sexuelle, ou encore discriminations diverses en matière d’accès à l’éducation ou aux soins de santé.
Ces difficultés ont des conséquences sociales, physiques et psychiques sur la vie des femmes. Elles conditionnent leur comportement, leur quotidien, et leur rapport à elles-mêmes et aux autres. Aux inégalités liées à leur condition de femme, viennent souvent s’ajouter les stigmates d’être racisées et/ou en situation de précarité. La compréhension des violences liées au genre permet une prise en charge et un accompagnement ajustés aux besoins. Telle est la mission du centre d’accueil Croix-Rouge « Pierre Bleue ».
« Pierre Bleue » : un centre Croix-Rouge de référence pour l’accueil des femmes les plus vulnérables
Le centre d’accueil « Pierre Bleue » de la Croix-Rouge, situé à Yvoir, a pour mission d’accueillir les candidates réfugiées les plus vulnérables ayant subi des violences de genre dans leur pays d’origine, sur le parcours d’exil ou en Belgique. A leur arrivée au centre d’accueil, leur quotidien est souvent encore marqué par la peur, la honte et le stress permanent. C’est pourquoi un accompagnement adapté est requis, à partir de la méthodologie de l’empowerment. Au programme : suivi individuel, ateliers collectifs et formations renforçant le bien-être, le sentiment de sécurité et les connaissances des femmes en matière de santé et de droits fondamentaux.
Pour en savoir plus sur le centre « Pierre Bleue », consultez sa brochure explicative ici.
Subir des persécutions parce que l’on est une femme : un motif de protection internationale
Grâce à des critères de protection internationale, la Convention de Genève détermine qui peut prétendre à un statut de réfugié : toute personne qui « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques,se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ». Si elles ne sont pas mentionnées comme telles, les persécutions liées au genre sont prises en compte, notamment via une certaine interprétation de la notion d’ « un certain groupe social », qui peut comprendre les femmes.