Focus sur les routes de l'exil qu'empruntent les personnes migrantes
L’Europe accueille-t-elle toute la misère du monde ? Quelles difficultés les migrants rencontrent-ils sur leur parcours ? En route vers les chemins de l’exil !
L’histoire de l’humanité est faite de migrations. Depuis la nuit des temps, des personnes ont quitté leur maison en quête d’une vie meilleure, loin des conflits armés, des violences, des catastrophes naturelles, de la persécution, de la discrimination, ou de la pauvreté.
Si elles constituent une tendance profonde de l’humanité, les migrations sont aussi une réalité particulièrement complexe qui recouvre des questions de droit, d’économie, de démographie, de religion ou encore d’identité. Il est dès lors souvent plus facile d’appréhender le phénomène à l’aide de raccourcis et de préjugés.
Alors que beaucoup d’initiatives sont prises, de par le monde, pour assurer l’accueil et l’intégration des personnes qui migrent, la peur et la méconnaissance de l’Autre amènent toutefois certains à adopter une position plutôt défavorable à la migration. Nombre de gouvernements et de politiques poursuivent également l’objectif de la limiter, notamment par la construction de murs et de clôtures. Ces politiques ont, entre autres, pour conséquence de contraindre les migrants à emprunter des routes de plus en plus dangereuses.
Migrer : le parcours du combattant
En 2018, plus de 2260 femmes, hommes et enfants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée, selon l’UNHCR. Ce terrible bilan témoigne de la dangerosité des voyages maritimes et terrestres que sont forcés d’entreprendre les personnes qui migrent face à l’absence de voies sûres et régulières.
A chaque étape du parcours, les risques et les dangers sont multiples, surtout pour celles et ceux qui sont contraint·e·s de migrer dans l’irrégularité et doivent se tourner vers les services de passeurs :
- la traite des êtres humains
- le viol
- les abus
- le vol
- l’absence de statut
- la séparation familiale
- l’appauvrissement et les difficultés socio-économiques
- les environnements hostiles (zones de conflit, déserts, haute mer)
- la criminalisation
- la détention
Ces risques sont autant de traumatismes tant physiques que psychologiques qui s’ajoutent aux vulnérabilités antérieures des personnes : pauvreté, manque de soins, conflits, persécution ou violence physique ou sexuelle.
Si elle n’encourage ni ne décourage la migration, la Croix-Rouge est présente auprès des migrants les plus vulnérables sur ces routes de l’exil. Son approche strictement humanitaire l’amène à leur apporter des aides variées : hébergement, assistance juridique, soins de santé, nourriture, promotion des droits des migrants, aide à la réintégration des personnes qui regagnent leur pays, etc.
Accueillons-nous « toute la misère du monde » ?
Non, loin s’en faut. Lorsque l’on parle de migrations, celles des pays du Sud vers l’Europe (pour le travail, l’asile ou le regroupement familial) sont généralement celles auxquelles on pense. Elles sont pourtant loin d’être les seules. S’y ajoutent les migrations Nord-Sud (expatriés et seniors en quête de soleil), les déplacements Nord-Nord (généralement pour le travail) mais surtout les migrations Sud-Sud. En effet, il apparait que, contrairement aux idées reçues, les personnes qui migrent s’établissent très souvent dans un pays limitrophe ou proche du leur. C’est ainsi qu’en juin 2018 par exemple, les 3 pays accueillant le plus de migrants étaient le Liban, l’Iran et le Pakistan.