Femmes demandeuses d’asiles - les contraintes structurelles
La Croix-Rouge de Belgique, Communauté francophone, a pour mission l’accueil des personnes en demande d’asile. Le plan stratégique 2017 prévoit un renforcement des actions pour les groupes spécifiques. Dans ce cadre, le projet du centre Croix-Rouge Pierre Bleue à Yvoir met en place un projet d’accompagnement spécifique à destination des femmes les plus vulnérables de son réseau d’accueil.
Besoins au niveau structurel
Les femmes seules avec enfants se retrouvent souvent en difficulté pour suivre des formations car il est compliqué de faire garder les enfants. Cette situation peut également survenir pour les femmes en couple. Les femmes sont confrontées aux difficultés liées aux réponses et avancement de la procédure d’asile (rendez-vous chez l’avocat, à l’Office des étrangers, au Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides). Leur état physique et psychologique est influencé par les changements et nouvelles en lien avec la procédure d’asile et/ou informations provenant du pays d’origine.
Quelques pistes de réponses
- Veiller à ce que les animations puissent se dérouler durant les heures scolaires
- Eviter d’organiser des activités au moment de plages horaires déjà occupées telles que les jours de distribution ou de rendez-vous au bureau social
- Mise en place d’un système de prise en charge pour les enfants n’étant pas en âge d’être scolarisés (pas encore mise en place dans l’ensemble des centres)
- Flexibilité au niveau de la participation aux animations et de la présence des enfants
Besoins au niveau droits et procédures
Les besoins exprimés en matière de droits sont liés à leurs vécus. La thématique des droits des femmes en Belgique et dans le monde est un sujet de formation souvent demandé par les femmes que nous accueillons. Souvent les femmes ne font pas le lien entre les violences vécues et la possibilité d’intégrer ces faits à la demande d’asile. La création d’un réseau autour des femmes est également fondamentale. L’issue de la procédure peut être négative et elles auront alors besoin de « personnes ressources » afin de pouvoir avoir un soutien complémentaire à celui que pourra lui apporter le centre d’accueil. Dans le cas d’une réponse positive, avoir un réseau peut se révéler être un levier, une aide à l’insertion et à la connaissance de la société belge.
Quelques pistes de réponses
- Organiser des ateliers en lien avec les violences basées sur le genre peut ouvrir des portes et créer un espace de parole,
- Mise en lien avec des associations, des acteurs sociaux hors structures,
- Mise en place de procédure ayant pour objectif de prendre les mesures nécessaires dans le cas où l’intégrité physique est menacée.
Conclusion
Les femmes en demande d’asile ont un vécu qui leur est spécifique, lié à leur parcours d’exil mais aussi à leur statut de femmes. Les violences vécues, la procédure d’asile, la vie en collectivité ont un impact global sur leur vie quotidienne. Pouvoir tenir compte des besoins exprimés et de ces différentes réalités est important. De cette façon, nous pourrons adapter notre accompagnement et les renforcer pour demain.