Protéger la dignité et la sécurité de tous les migrants
Protéger la dignité et la sécurité de tous les migrants
Lundi dernier, le 13 avril, un bateau chavirait à une centaine de kilomètres au sud de l’île de Lampedusa en Italie. A son bord, plusieurs centaines de personnes. Environ 140 ont été secourues, mais quelque 400 autres sont toujours portés disparues. Il s’agit de la pire catastrophe humanitaire en Méditerranée depuis octobre 2013 quand 366 migrants se sont noyés au large de la même île.
Depuis le début de l’année, plus de 31.500 migrants ont passé les frontières italiennes et grecques, via la Méditerranée. L’Italie et la Grèce sont les destinations les plus fréquentes pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les conditions météorologiques en Méditerranée s’améliorant, ces chiffres devraient encore augmenter.
Les risques et les défis auxquels sont confrontés les migrants sont énormes: perte de contact avec les membres de la famille, exploitation, abus, violence. Les migrants voyageant par mer comptent le plus grand nombre de décès parmi les migrants clandestins.
La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, qui regroupe toutes les Croix-Rouge et Croissant Rouge du monde, réaffirme son appel à l’Union européenne pour des politiques d’asile plus harmonisées, plus humaines et plus accessibles. Les politiques de migration actuelles produisent un niveau inacceptable de souffrances. Elles offrent également les conditions idéales pour le développement des organisations criminelles. Les derniers événements tragiques démontrent l’urgente nécessité de mettre en place des mécanismes importants de recherche et de sauvetage en Méditerranée.
« Combien d’autres personnes doivent mourir? »
En Italie, la Croix-Rouge est en alerte chaque jour sur les plages de Sicile, de Calabre et dans les Pouilles. Plus d’une centaine de bénévoles et membres du personnel apportent les premiers soins, distribuent eau et nourriture et organisent le transport des vers les hôpitaux voisins. Le 12 avril, vieille de la catastrophe, la Croix-Rouge a fourni une assistance à 110 migrants, rien qu’en Calabre. Plus tôt dans la semaine, toujours en Calabre, ce sont 677 migrants de l’Erythrée et de la Somalie qui ont été secourus.
Francesco Rocca, vice-président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge: « La Croix-Rouge italienne est présente dans chaque port italien. En 2014, nous avons fourni une assistance à plus de 140.000 migrants qui sont arrivés sur nos côtes, dont un nombre croissant de femmes et d’enfants non accompagnés. Aurons-nous un nombre record cette année? Il suffit de regarder les chiffres de ce début avril… C’est plus que probable. En 48 heures, avec des conditions météorologiques défavorables, 4.000 personnes ont atteint les côtes italiennes. Ce flux est imparable. Et nous, la communauté internationale, ne parvenons pas à respecter nos engagements. Combien d’autres personnes doivent mourir avant que l’Union européenne ne reconnaisse que l’opération « Triton » n’est pas suffisante et que cette opération doit devenir une réelle opération de recherche et de sauvetage? »
En 2014, quelque 270.000 réfugiés et migrants ont traversé la Méditerranée. Au moins 3.500 vies ont été perdues.